CIEPP: Un modèle de prévoyance, unique et atypique

CIEPP: Un modèle de prévoyance, unique et atypique

05 juin 2020, Bleu Horizon
Bleu Horizon #13-Avril 2020 | La CIEPP, une institution de prévoyance professionnelle unique et atypique. - © DR

Pourquoi la CIEPP est-elle différente ?

 

[PREVOYANCE] Cet article sera le premier à détailler ce qui différencie la CIEPP des autres institutions dans le monde de la prévoyance professionnelle. Il s’agira ici, et dans les prochains numéros, d’expliquer son modèle de prévoyance atypique et unique.

 

Selon l’Office fédéral de la statistique (chiffres 2018), on compte aujourd’hui dans le paysage de la prévoyance professionnelle (LPP) 1562 institutions de prévoyance (caisses de pension) en Suisse. Elles gèrent près de 4,2 millions d’assurés actifs, ce qui représente 875 milliards de francs de total de bilan.

 

La CIEPP a contribué au développement et au perfectionnement de la sécurité sociale en Suisse.

 

Dans cet environnement, un nombre élevé de solutions de prévoyance professionnelle existe. Il y a les institutions de prévoyance créées par des compagnies d’assurances qui gèrent environ la moitié de la prévoyance professionnelle (en termes d’assurés actifs), l’autre moitié étant partagée par des institutions de prévoyance indépendantes, des institutions de prévoyance propres à des employeurs et des institutions communes ou collectives.

La CIEPP s’inscrit dans le modèle des institutions communes et plus particulièrement des caisses d’associations professionnelles. Elle a été constituée par les associations de la Fédération des entreprises romandes (FER) en 1961, bien avant que la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) entre en vigueur en 1985. Une première différence est immédiatement apparente : son but. En 1961, après l’introduction de l’AVS en 1948, l’objectif premier de la CIEPP était d’offrir aux assurés, par l’intermédiaire de leur entreprise, la possibilité de bénéficier de bonnes conditions en cas de difficultés dans leur parcours de vie ou lors de la retraite.

 

L’objectif n’était pas commercial ou pécuniaire: il visait la protection des individus en complément des prestations déjà existantes.

 

La CIEPP a contribué au développement et au perfectionnement de la sécurité sociale en Suisse. L’objectif n’était pas commercial ou pécuniaire : il visait la protection des individus en complément des prestations déjà existantes (à cette époque, le système des trois piliers n’était pas encore ancré dans la Constitution). Des valeurs comme la responsabilité et la solidarité, déjà applicables en 1961, restent d’actualité dans le quotidien des actions de la CIEPP. Même si des tentatives sont entreprises pour les déstabiliser, l’individualisation sonnant de plus en plus aux portes des entreprises, la CIEPP montre année après année que son modèle fonctionne et qu’il a la capacité de s’adapter aux exigences d’un monde en constante évolution.

 

Comment la CIEPP fonctionne-t-elle ?

Un des piliers de la prévoyance professionnelle est la gestion paritaire au sein des institutions, avec une représentation des employeurs et des assurés. Au sein du Conseil de fondation de la CIEPP, organe suprême, le partenariat social est représenté ; patronat, syndicat, chefs d’entreprise, indépendants et pensionnés y sont actifs. Cette représentativité permet une bonne gouvernance et une parfaite indépendance car la prise de décision est exclusivement destinée aux buts fixés : la pérennité de l’institution et offrir à long terme les meilleures prestations à des conditions optimales. Cela exclut l’intérêt personnel ou la prise de position divergentes quant aux missions de l’institution.

Dans de nombreux Conseils de fondation, la gestion paritaire mérite une attention particulière car elle peut être très orientée, non objective et donner lieu à des conflits d’intérêts se traduisant par des décisions contraires aux intérêts de l’institution. Comme la rémunération excessive sur les avoirs de vieillesse alors que la pérennité de l’institution pourrait être mise en danger à long terme.

 

Lire aussi : Cet article a été publié dans Bleu Horizon #13 - Mars 2020.

 

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