La parole aux membres <br>du Conseil de fondation

La parole aux membres
du Conseil de fondation

10 décembre 2021, Bleu Horizon
Bleu Horizon #19 -Décembre 2021 | La parole aux membres du Conseil de fondation ― © David Wagnières

 

La parole aux membres du Conseil de fondation

 

[PORTRAIT]  Pour cette dernière édition consacrée au 60e anniversaire de la CIEPP, Bleu Horizon tient à donner la parole à l’organe suprême de l’institution, le Conseil de fondation. Pour mémoire, la gouvernance d’une institution de prévoyance doit être paritaire et doit représenter les assurés et les employeurs affiliés (thème approfondi dans le Bleu Horizon #7). Les 10 membres qui constituent le Conseil de fondation se sont livrés, en binômes paritaires salariés / employeurs, au jeu des questions / réponses.

Par José Agrelo et Aurélie Chassot

 

© David Wagnières

 

- Quels sont pour vous les ingrédients fondamentaux qui constituent la bonne gouvernance de la CIEPP ?

« La gouvernance repose sur des éléments d’ordre éthique, structurel et organisationnel. L’éthique qui préside à la conduite d’une institution qui gère à titre fiduciaire plusieurs milliards de francs représentant des organisations actives de manière régionale et nationale implique un exercice loyal et exemplaire de la gestion de la CIEPP. La CIEPP est dotée d’une structure paritaire au sein d’un conseil qui veille à sa gestion et définit sa stratégie. Le conseil prend toutes les décisions pour garantir la pérennité de la caisse, la direction étant chargée d’implémenter les décisions du conseil et d’assurer le relais avec les assurés et les affiliés. Notre organisation reflète la culture du débat et de la transparence, garante de décisions prises sur la base de faits et d’expertises. Elle se veut capable d’agir et de réagir avec une attention particulière à l’anticipation, gage de notre développement et de notre sécurité. »

Aldo Ferrari, président du Conseil de fondation et représentant des salariés

 

« Les mutations économiques, sociales, les défis technologiques et environnementaux résultent essentiellement de l’humain, provenant de son instinct de vie et de son besoin de sécurité. Devant les risques financiers dus à la vieillesse, à l’invalidité ou au décès d’un conjoint, d’un partenaire ou d’un parent, la prévoyance professionnelle est une alliée ayant ses propres valeurs, lesquelles s’expriment notamment à travers les investissements qu’elle fait et les prestations qu’elle offre. La CIEPP est ce partenaire de confiance pour ses assurés et affiliés, qu’elle doit équitablement protéger. Toutes les règles de bonne gouvernance procèdent de la confiance. La CIEPP doit conserver sa posture de simplicité, de rigueur et de bienveillance, qu’il s’agisse de principes, d’engagement ou de dialogue. »

Luc Abbé-Decarroux, vice-président du Conseil de fondation et représentant des employeurs 

 

- Quels sont les principaux défis qui attendent la CIEPP au cours des prochaines années  ?

« Les trois plus grands défis de la CIEPP s’articulent autour de son développement futur, que l’on considère son modèle de prévoyance, son positionnement face à la concentration du nombre d’institutions ou sa capacité à s’adapter aux attentes de ses assurés sur le plan professionnel et sociétal. Le modèle de prévoyance de la CIEPP repose sur les principes associatifs de solidarité interprofessionnelle, d’adéquation à la demande des affiliés et de services de proximité. Ce modèle doit s’adapter et se développer pour la différencier des autres institutions. La concentration des caisses doit permettre à la CIEPP de se développer et de grandir par l’acquisition de nouveaux affiliés avec d’avantage d’assurés. Les grands changements climatiques, démographiques, sociétaux et économiques qui se profilent exigent une réponse adaptée en termes de mode de travail. »

Bruna Campanello, membre du Bureau du Conseil de fondation et représentante des salariés

 

« Il est important que la CIEPP continue à fournir à l’avenir les meilleures prestations possible en faveur de ses assurés. Pour y parvenir, la poursuite d’une approche pragmatique, raisonnable et axée sur la situation concrète de la caisse paraît essentielle. Le climat général n’est pas toujours favorable à cette approche, que la CIEPP met pourtant en œuvre avec succès depuis soixante ans dans le respect de ses valeurs d’équité et de solidarité. Il est essentiel qu’elle poursuive sa mission dans ce sens : c’est ce qui lui a valu la confiance de ses affiliés et assurés, dont elle jouit à juste titre. Les défis structurels auxquels la CIEPP doit faire face sont connus. Il s’agit notamment de résister aux aléas des marchés financiers et immobiliers, de gérer les effets de l’évolution de la démographie et du rapport entre les actifs et les rentiers… bref, de surveiller et d’anticiper les risques de manière à assurer à long terme le financement des meilleures retraites possible. »

Robert Zoells, membre du Bureau du Conseil de fondation et représentant des employeurs

 

- Qu’implique pour vous le fait d’être membre du Conseil de fondation de la CIEPP ?

« Être membre du Conseil de fondation, c’est avant tout une responsabilité. Le conseil doit anticiper l’avenir autant que possible et prendre les décisions nécessaires pour permettre à la CIEPP de tenir le cap à long terme, comme elle le fait depuis soixante ans. Le conseil est là pour permettre de pérenniser, au moins, les soixante prochaines années de l’institution : c’est l’enjeu le plus délicat et le plus essentiel. Dans un monde de plus en plus complexe, il est nécessaire de prendre suffisamment de recul pour accomplir cette mission. Même si nous subissons parfois des aléas politiques, économiques et boursiers, les décisions du conseil forgent le cadre dans lequel la CIEPP peut évoluer. Le philosophe Alain disait : “Il y a l'avenir qui se fait et l'avenir qu'on fait. L'avenir réel se compose des deux.” En tant que membre du conseil, c’est l’avenir qu’on fait qui est ma part de responsabilité. »

Pascal Schwab, représentant des employeurs

 

« Être membre du Conseil de fondation de la CIEPP implique de grandes responsabilités : celles de veiller à la mission première de toute caisse de prévoyance, à savoir offrir les meilleures prestations possible aux assurés, tout en garantissant la pérennité de l’institution. Cela exige un savant dosage, fruit de la réflexion commune des partenaires sociaux, qui doit se réaliser en tenant compte de la réalité et du principe de précaution. Les membres du Conseil de fondation sont responsables de la stabilité de l’institution et de sa conformité avec sa mission. Les décisions que nous prenons aujourd’hui déterminent l’avenir de l’institution. »

Nuno Dias, représentant des salariés

 

- Quelles sont à vos yeux les valeurs les plus importantes de la CIEPP et pourquoi ?

« La CIEPP, fondation commune de prévoyance obligatoire et surobligatoire, est ouverte à tous les employeurs et indépendants qui le désirent. Cette fondation, à but non lucratif, intègre parfaitement les aspects de responsabilité sociale, d’éthique environnementale et de bonne gouvernance. Le Conseil de fondation de la CIEPP veille de manière paritaire à son juste et bon fonctionnement ainsi qu’à sa vision à long terme. De ce fait, la caisse est garante de la prévoyance de tous ses assurés et assure à long terme le versement des prestations dues en termes de vieillesse, d’invalidité et de décès, cela, dans un souci constant de justice et d’équité. La CIEPP a une conduite solidaire intergénérationnelle selon le plan de prévoyance choisi par l’entreprise, respectivement l’indépendant. La CIEPP a aussi inscrit la solidarité entre assurés et rentiers dans sa vision. Elle répond parfaitement au postulat de la Constitution en s’inscrivant dans le système des trois piliers qui prévaut en Suisse et qui est largement reconnu sur le plan international. »

Marie-Françoise Udry, représentante des salariés

 

« Les valeurs de la CIEPP sont toutes importantes, pour ne pas dire fondamentales, afin de pouvoir assurer, dans une vision à long terme, ses missions de façon éthique, transparente, responsable, équitable et solidaire. La CIEPP est très attachée au partenariat social, élément essentiel de nos conditions-cadres, non seulement parce que ce dernier est à l’origine du deuxième pilier, mais aussi parce qu’il fait partie de l’ADN de ses associations fondatrices. À l’heure où l’individualisme, le repli sur soi, la volonté d’un renforcement des frontières, le rejet du multilatéralisme et du compromis gagnent inexorablement du terrain, de telles valeurs sont indispensables pour faire face aux défis que sont la digitalisation, les changements climatiques, les crises sanitaires et l’évolution démographique. La cohésion sociale est un but que nous devrions tous poursuivre. Les valeurs de la CIEPP y participent. »

Olivier Sandoz, représentant des employeurs

 

- Le 14 décembre dernier, la CIEPP a fêté son 60e anniversaire. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

«Tout d’abord, une immense fierté de faire partie de cette institution. Soixante ans, c’est la preuve que les fondateurs de la CIEPP avaient une vision de la prévoyance professionnelle bien avant l’entrée en vigueur de la loi y relative en 1985. La CIEPP, avec son approche de la prévoyance professionnelle pragmatique, est à même d’offrir aux entreprises et aux indépendants des solutions de prévoyance adaptées à leurs besoins. Depuis sa création, sa croissance montre clairement le succès de son modèle d’affaires. La CIEPP est proche de sa clientèle et capable de s’adapter rapidement aux différents changements ayant un impact sur le deuxième pilier. Les défis de la prévoyance professionnelle sont nombreux, mais la CIEPP, hier comme aujourd’hui, a une vision claire lui permettant d'offrir à ses clients des solutions de prévoyance optimales. Je crois sincèrement que l’avenir de la CIEPP sera aussi palpitant que les soixante dernières années. »

Michel Rossier, représentant des employeurs

 

« La CIEPP a été lancée en 1961 par la FER alors que la LPP n’est entrée en vigueur qu’en 1985. Il fallait être visionnaire et attacher très tôt de l’importance à la protection des individus ! Il fallait être déterminé à leur garantir un meilleur niveau de vie en complétant les prestations du premier pilier. Soixante ans plus tard, la CIEPP est toujours présente, en constante progression, faisant partie des plus grandes institutions du deuxième pilier en Suisse. Quelle belle réussite ! Ses valeurs et sa vision à long terme lui ont permis de traverser toutes ces années et de relever les défis qui se sont présentés, y compris durant des périodes parfois plus instables que d’autres. Elle a su être compétitive et s’adapter à l’évolution du monde du travail et de la société. Grâce aux compétences de sa direction et de ses collaborateurs, grâce à une gouvernance avertie et équilibrée fondée sur le partenariat social, elle saura poursuivre son développement et rester pérenne. Pour pouvoir durer, il faut savoir anticiper et s’adapter. La CIEPP le fait depuis soixante ans ! En route pour les soixante prochaines années !  »

Isabelle Rickli, représentante des salariés

 

 

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- Cet article a été publié dans Bleu Horizon #19 - décembre 2021

 

 

 

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